Pourquoi « (500) jours ensemble » agace autant qu’il fascine (et fait pleurer, un peu, aussi)

 

Hello mes petits cœurs tendres !

 

* Attention, ce qui suit risque de dévoiler des morceaux de l’intrigue. Si vous désirez voir ce film génial qu’est « (500) jours ensemble », faîtes-le d’abord. Mais revenez ensuite. Revenez, hein ! *

 

« The following is a work of fiction.
Any resemblance to persons living
or dead is purely coincidental.
Especially you Jenny Beckman.
Bitch. »

 

(dédicace du film « (500) jours ensemble »)

 

Non, non, non. Malgré ce que semble avancer le titre de ce billet, je ne suis pas (du tout) une fille mielleuse. D’ailleurs, la première fois que j’ai vu (500) jours ensemble, j’ai tout simplement détesté. Je souffrais littéralement DU syndrome du rejet cinématographique.

 

Edeux mots, je ne pouvais tout simplement pas comprendre pourquoi cette Summer (dont Zooey Deschanel joue parfaitement la garce sans cœur froide et insensible avec ses yeux bleus d’où semblent sortir deux pics à glace prêts à vous tuer) ne parvenait pas à aimer ce pauvre Tom et son regard de chien battu, lui qui, de son côté, faisait tout ce qui était en son pouvoir pour la rendre heureuse (Joseph Gordon-Levitt, si tu passes par là, sache que je t’aimais déjà beaucoup avant mais que tu es désormais mon héros).

 

yeux

 

(non vous ne rêvez pas, un robot se cache bien derrière les yeux de cette fille)

 

La vérité, c’est que si vous sortez vous-mêmes d’une rupture douloureuse et que votre cœur vient d’être méchamment écrasé par un camion-benne et déchiqueter à la moissonneuse-batteuse, il y a de fortes chances pour que vous puissiez ne pas apprécier pleinement toute la beauté et le message de (500) jours ensemble, vous identifiant peut-être (un peu trop) à la souffrance de Tom (voilà qui devrait intéresser n’importe quel psychologue !).

 

alone

 

Mais revenons brièvement sur le pitch du film : Tom, un garçon sensible qui rêve de devenir architecte, croit toujours en l’éternel grand amour malgré le divorce de ses parents. Les âmes sœurs, le destin, la vie à deux, voilà le crédo de Tom.

 

Dans l’entreprise où il créé des cartes de vœux, il rencontre Summer, une jeune fille dont il tombe immédiatement amoureux mais qui se trouve justement être sa parfaite antithèse. Désenchantée, Summer ne croit pas en l’amour et refuse de s’engager dans une relation sérieuse, préférant s’amuser et vivre au jour le jour. Pourtant, la jeune femme semble s’intéresser à Tom (après tout, c’est elle qui fera le premier pas…) tout en lui expliquant franchement sa manière d’envisager une relation (là déjà, les rôles sont complètement inversés et on adore ça : fini le cliché de la fille folle amoureuse et du garçon insensible !)

 

500-jours-ensemble-2009

 

Débute alors une histoire faîtes de hauts et de bas, leur histoire, qui durera 500 jours. Si sur le papier le film semble effrayant de banalité, je peux dire sans mentir qu’avec une bonne dose de recul, il fait largement partie de mon top ten et qu’il ne ressemble à aucun autre.

 

Mais pourquoi vouer
un véritable culte à ce film ?

 

Difficile d’expliquer pourquoi la non-histoire de Tom et de Summer prend tellement aux tripes et pourquoi chaque minute de ce film vaut vraiment son pesant d’or. D’abord, la mise en scène se révèle juste géniale. Le scénario remonte les 500 jours de leur aventure de façon aléatoire et décousue, comme un puzzle qui petit à petit prendrait forme.

 

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Le spectateur alterne ainsi entre des périodes de joies intenses et de désespoir sans fond puisque toutes les étapes d’une relation sont dépeintes, de la joyeuse et cliché promenade main dans la main dans les rayons d’Ikéa aux disputes bien naturelles.

 

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Lvoix off qui ouvre quant à elle le bal présente les personnages et nous offre un remake décapant du « Fabuleux Destin d’Amélie Poulain ». Est-il nécessaire de parler du jeu des acteurs dont les prestations sont à tomber ? C’est bien simple, j’oublie littéralement que je suis en train de regarder une fiction chaque fois que Joseph Gordon-Levitt ouvre la bouche. Son jeu est désarmant de naturel et lorsqu’il se lance dans sa tirade sur l’amour et ses ratés en pleine réunion de travail, impossible de ne pas avoir les larmes aux yeux.

 

explications

 

Sans parler du passage « comédie musicale » où il se lance dans une danse endiablée en pleine rue après sa première nuit d’amour avec Summer. IR-RÉ-SI-STIBLE ! La bande-son quant à elle, composée à 100 % de pop britannique, tombe toujours juste et semble à chaque instant sublimer les sentiments des deux héros (immense coup de cœur pour « Hero » de Régina Spektor). Un vrai bonbon donc où tout est poésie et délicatesse que ce film-là.

 

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Mais si ce film semble si parfait,
pourquoi ne peut-on décemment pas
approuver le comportement de Summer ?!

(en tout cas pas quand on a un cœur en état de marche)

 

Dans toute bonne comédie romantique qui se respecte, les deux héros – ayant faits leur auto-critique et réalisant qu’ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre – se retrouvent forcément à la fin et coulent des jours heureux ensemble, pour toujours et à jamais. Mais ici, nous ne sommes clairement pas face à une histoire d’amour comme nous l’explique la voix off dès les premières secondes du film. Et dans ce cas-là, un des personnages doit forcément souffrir le martyr tandis que l’autre croulera sous le bonheur. Tom voit ainsi celle qu’il prenait pour l’amour de sa vie, la seule et l’unique, lui échapper et même épouser un autre homme (la fourbe, elle qui criait à qui voulait l’entendre qu’elle ne voulait être la petite amie de personne !).

 

alliance

 

Pourtant, Summer n’est à proprement parler pas ce qu’on pourrait appeler une manipulatrice. En effet, dès le début, elle prévient Tom que les histoires d’amour guimauves et dégoulinantes de bons sentiments, très peu pour elle. On peut donc convenir qu’elle est parfaitement honnête avec lui et que Tom, en décidant d’aller plus loin, prend le risque de se faire mal tout seul. Mais la vérité, c’est que Tom pensait certainement pouvoir changer Summer. Qui n’a jamais ressenti cela, un amour si puissant qu’on s’imagine forcément qu’il ne peut être que partagé et que, s’il ne l’est pas, il le sera forcément à un moment ou à un autre ?

 

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Si, en tant que spectateurs, on rêve tout simplement de greffer un cœur à Summer ou de lui filer une bonne paire de gifles pour la réveiller, c’est justement parce que son personnage égoïste et auto-centré nous rappelle que l’amour est spontané, qu’il ne peut pas s’improviser et que la personne aimée s’imposera d’elle-même dans nos vies, le moment venu (sortez les violons). Et la vérité, c’est que Tom et Summer n’étaient tout simplement PAS faits pour être ensemble car telle n’était pas leur destiné (même si cela fait fichtrement mal de s’en rendre compte).

 

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Là où l’on peut néanmoins franchement tirer les cheveux de la mademoiselle, c’est face à son comportement pour le moins cruel. Peut-on, juste parce qu’on a été « honnête » dans ses sentiments, se jouer de ceux des autres ? (surtout lorsqu’on les sait amoureux transis ?). En plus d’avoir fait le premier pas (ce qui a tout de même son importance), Summer rejette l’amour de Tom mais sollicite (pour ne pas dire exige) son amitié (mais ma brave petite, s’il y a bien une chose à retenir de la vie c’est qu’on peut rarement avoir le beurre, l’argent du beurre, le pot et la crémière en même temps).

 

Le comble est atteint lorsqu’elle a le culot de l’inviter à « une petite soirée » qui ressemble plutôt en réalité à sa soirée de fiançailles, tout cela évidemment sans avoir pris la peine de l’informer de cette « petite » nouveauté (un fiancé, ce n’est vraiment pas grand chose, pas la peine donc d’en faire des tonnes !), piétinant et réduisant ainsi en miettes les derniers espoirs de Tom. La fin du film (que je tairais), très émouvante, sonne heureusement comme un futur rempli d’espoir après une discussion plus que salvatrice entre nos deux héros.

 

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Si finalement (500) jours ensemble peut parler à chacun, c’est parce que nous sommes tous égaux devant la douleur d’une rupture ou la souffrance d’un coeur brisé (surtout quand il s’agit du nôtre !). Certains peuvent toujours jouer les blasés ou danser la java, dès lors que des sentiments sont réellement en jeu, on prend le risque de souffrir (et comme les histoires d’amour finissent mal en général… on souffre bel et bien). A des milliers de kilomètres des clichés de la comédie romantique de base (d’ailleurs, si ça ne tenait qu’à moi et malgré l’orientation finale, le film serait plutôt estampillé « comédie dramatique »), (500) jours ensemble nous rappelle qu’après l’été vient toujours l’automne (ce qui ont vus le film comprendront !). Et parfois, ça fait du bien de le savoir.

 

« It’s not always rainbows and butterflies…
It’s compromise that moves us along. »

Maroon 5 (groupe visionnaire) dans la chanson « She will be loved » 

2 réflexions sur “Pourquoi « (500) jours ensemble » agace autant qu’il fascine (et fait pleurer, un peu, aussi)

  1. J’adooore aussi Maroon five, et je suis complètement également sous le charme de son chanteur ( my favorite song: sweetest goodbye ») donc ce qui est cool c’est que si toi et moi, alors qu’on déguste, je ne sais pas moi, par exemple une délicieuse pâtisserie, JGL et Adam Levine viennent nous accoster, on pourra donc se les répartir, yummy yummy c’est chouette non? 😉
    Superbe article comme toujours, et super film, bisous ma P.

    • Ahah, ce serait tout simplement le rêve ma M. !!! Une excellente patisserie en charmante compagnie, que demander de plus ?! Et vu qu’on a les mêmes goûts en matière de mâles, pas de chamailleries, on aura qu’à tirer au sort !! hihi. Merci pour ton comm’ ma belle, bisous bisous.

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